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lundi 2 janvier 2012

Un Tableau, une Histoire : Gabrielle d'Estrées




Contrairement à ce qui est parfois dit, ce tableau ne représente ni Diane de Poitiers, légendaire favorite de Henri II, ni Marie Touchet, discrète maîtresse de Charles IX. Il s’agit bien là de Gabrielle d’Estrées « au bain ». En effet sous la Renaissance, peu de personnes se lavaient car l’eau était dite porteuse de maladie. Si Diane de Poitiers eut très longtemps un corps de jeune femme, c’est principalement parce que la duchesse de Valentinois se baignait régulièrement. La belle Gabrielle, grand amour du vert-galant, usait elle aussi de l’eau pour conserver un superbe corps. Jolie contraste avec son amant ! En effet, sous Henri IV, se baigner nécessite une journée de repos dans une robe de chambre chaude et encore, on ne se retrouve pas nu dans l’eau mais couvert d’une chemine (comme ce sera encore le cas bien longtemps après). Etre propre du temps de notre Gabrielle, c’est changer de chemise tout les jours, se mouiller le visage et les mains ! On ne se baigne vraiment qu’en cas de dernier recours lors de certaines maladies. Autant Gabrielle d’Estrées va à l’encontre de la « règle » de l’époque, autant Henri IV la respecte ! Le vert-galant est non seulement sale sous sa chemise (comme beaucoup) et pour masquer l’odeur de bouc et d’ail qu’il dégage, le roi a usage de senteurs dont il se parfume abondamment. Ces parfums mêlés à son odeur « naturelle » sont au final une horreur. Face à cela, nous avons une Gabrielle toute fraîche, révélant à son royal amant un corps propre a peine parfumé. On imagine la pauvre duchesse devant dormir avec un homme dégageant une odeur nauséabonde !!!
Nous avons de Gabrielle d’Estrées trois portraits anonymes sur lesquels elle figure « au bain ». Sur le premier, elle est avec sa sœur cadette, Julienne d’Estrées, duchesse de Villars. Dans la « baignoire », elles abordent une position assez peu courante. Gabrielle tient une bague, symbolisant le « couple » qu’elle forme depuis peu avec Henri IV. Julienne pose son doigt sur la pointe du sein de sa sœur. Cela souligne le fait que Gabrielle est enceinte de son royal amant, que l’enfant grandit en son sein et que cette partie de son corps fournira bientôt du lait.


Sur le second portrait, les deux sœurs sont toujours au bain mais Julienne ne touche plus Gabrielle. En effet, nous pouvons remarquer un nourrisson juste derrière les deux jeunes femmes : Gabrielle a depuis peu mis au monde César de Bourbon-Vendôme. Le collier de perles qu’elle porte est un présent du roi pour la remercier de lui avoir donné un fils.


Le troisième portrait de Gabrielle au bain nous montre la duchesse de Beaufort seule dans sa baignoire, un peu plus âgée mais toujours aussi belle, de peau blanche, portant les mêmes boucles d’oreilles que sur les tableaux précédents ainsi qu’un collier et des bracelets de perles.






 Juste derrière elle, nous remarquons son fils aîné, César de Bourbon-Vendôme et dans les bras de la nourrice, la petite Henriette-Catherine a qui Gabrielle a donné naissance en 1596. Si le collier récompensait la duchesse pour la naissance de César, peut être les bracelets sont-ils un présent d’Henri IV pour célébrer l’arrivée de la jeune Mademoiselle de Vendôme. 


Source: http://www.histoire-et-secrets.com

vendredi 9 décembre 2011

Histoire du Roi Louis XIV



Né à Saint-Germain-en-Laye le 5 septembre 1638, décédé à Versailles en 1715, Louis XIV est le fils de Louis XIII et d’Anne d’Autriche, et roi de France de 1643 à 1715. Louis reçut pour deuxième prénom Dieudonné, car sa naissance inespérée eut lieu vingt-trois ans après le mariage de ses parents.

A la mort de son père Louis XIII, Louis n’a que cinq ans et le jeune roi est placé sous la régence de sa mère, confirmée Régente par le Parlement de Paris. Mazarin qui était le parrain de Louis Dieudonné fut chargé de son éducation de futur roi. Ses précepteurs, Hardouin de Péréfixe et le maréchal de Villeroy lui donnèrent une éducation plus pratique qu’intellectuelle.

Mazarin exerça une influence considérable sur son pupille en lui transmettant son goût pour l’art et il l’initiera très tôt aux questions militaires, politiques et diplomatiques, d’ailleurs il fera entrer le jeune roi au Conseil dès 1650.
Mazarin


L’enfance de Louis XIV se déroule dans un climat dramatique qui modèle profondément sa personnalité. C’est la période de la Fronde, la rébellion des Nobles. Il se sent humilié par l’arrogance des Grands de la Cour, Il n’oubliera jamais la fuite de la famille royale obligée de quitter Paris pour Saint-Germain-en-Laye, en janvier 1649, les constants déménagements, les affronts. Il a sous ses yeux d’enfant le spectacle de la trahison des Princes.

Ces années forgèrent les armes à ce futur monarque absolu. La majorité officielle du roi, en 1651, il a treize ans, change la nature de la Fronde. Les atteintes deviennent des « crimes lése-majesté » et en décembre 1652, il fait arrêter le cardinal de Retz, un des chefs de la Fronde des Princes

Louis XIV est sacré roi le 7 juin 1654 à Reims, mais il laisse le gouvernement à Mazarin, tandis qu’il continue sa formation militaire auprès de Turenne. Dans le pays, la guerre d’Espagne s’éternise jusqu’à la signature du traité des Pyrénées qui donne à la France l’Artois et le Roussillon, mais aussi une épouse au roi. Le mariage de Louis XIV avec sa cousine l’infante Marie-Thérèse d’Espagne est célébré le 9 juin 1660 à Saint-Jean-de-Luz.

Mazarin meurt dans la nuit du 8 au 9 mars 1661 et le jeune roi de vingt-trois ans déclare alors à ses ministres : « le cardinal de Mazarin est mort, Messieurs les Ministres, c’est à moi que vous vous adresserez désormais. Je veux à l’avenir gouverner moi-même mon royaume. Je ne veux point de Premier Ministre, je me servirai de ceux qui ont des charges pour agir sous moi selon leurs fonctions et, s’il arrive que j’aie besoin de vos conseils, je vous en demanderai ».
Louis XIV choisit pour emblème le Soleil. C’est l’astre qui donne vie à toute chose, mais c’est aussi Apollon, le Dieu de la Paix et des Arts. On retrouve à Versailles de nombreuses allusions à ce dieu de la mythologie grecque.

Embleme Chateau de Versailles

Le soleil c’est aussi le symbole de l’ordre et de la régularité, il se lève, se couche sans déroger à la règle. Louis XIV sera en quelque sorte le soleil sur la terre, en permettant aux courtisans d’assister à toutes les étapes de sa journée. Le roi est apparu habillé en Soleil lors d’une fête de Cour.

Louis XIV n’était pas très grand, environ un mètre soixante-cinq, robuste et large d’épaules, il imposait par sa prestance et son élégance. On le dit beau, son allure est majestueuse. Jamais fatigué, il ne semble craindre ni la pluie, ni le froid et s’étonne qu’on puisse y être sensible. D’ailleurs, lors de ses déplacements, il fera subir à la Cour le même traitement qu’à lui-même.


Il s’adonne avec fougue aux exercices du corps, il excelle au jeu de paume et danse quelquefois dans des spectacles de ballets. Le film « le roi danse » de Gérard Corbiau illustre parfaitement le portrait de ce jeune roi. De sa mère, il a hérité la piété, mais aussi des manières exquises et un beau langage, même pour les choses les plus frivoles. Il parle avec aisance mais n’aime pas être pris au dépourvu. Aussi lorsque c’est le cas, il répond le « je verrai » demeuré célèbre.



De Mazarin, son guide, il a hérité du goût de l’action et de l’efficacité, de l’art d’écouter. Louis XIV a toujours été avide de s’instruire et de s’informer. Travailleur acharné, il accomplit sa tâche de roi avec bon sens et s’entoure d’hommes ayant une grande puissance de travail comme Louvois ou Colbert. Il s’informe de tout, car il dit : « tout homme qui est mal informé ne peut que mal raisonner ».
Très sensible, il apprend progressivement à dissimuler cette sensibilité et ses passions. Il affiche une grande passion pour les femmes, et ses maîtresses seront nombreuses. Marie Mancini, Henriette d’Angleterre, Louise de La Vallière, Mme de Montespan, Mme de Fontanges, Mme de Maintenon qu’il épousera secrètement. Il y en eut bien d’autres, plus modestes dont les noms ont été oubliés. Cependant, jamais le roi ne sacrifiera l’Etat à ses passions, son incroyable vitalité lui permettant de tout mener de front !

Mme de Maintenon

Si un seul mot devait qualifier Louis XIV, ce serait le mot « Grandeur ». Tout sa vie ce souci de paraître, ce souci de grandeur l’a hanté, pour sa personne, pour sa cour et pour la France. La remarque de La Fontaine le caractérise : « pensez-vous que le monde ait beaucoup de rois d’une si belle stature, d’un aspect aussi magnifique ? Je ne le pense pas et, quand je le vois, j’imagine voir la Grandeur en personne ».
Cependant, Louis XIV se soucie peu du détail de la vie de son peuple, pour lui la France est « Une » et il veillera à son rayonnement aussi bien militaire que politique ou artistique, sans se soucier des misères des français. Si le terme Roi-Soleil n’est qu’un surnom, le vrai nom de Louis XIV est Louis Le Grand.


Le jeune Louis XIV n’oubliera jamais les trahisons des Princes de sang, des nobles, des ministres, qu’il avait pu observer durant la Régence de sa mère. Très tôt il décide qu’il ne peut y avoir d’autre autorité que la sienne. Ainsi naît la notion du Pouvoir Absolu qui marquera tout le XVIIème siècle.
Le Conseil d’en haut ne se compose que de trois ministres d’Etat, au départ Fouquet, Le Tellier, Hugues de Lionne, mais il sait s’entourer d’hommes de valeur comme Colbert, Michel Le Tellier, Louvois, Pomponne, Vauban... Gare à celui qui faillit à sa charge ou déplait au roi : Nicolas Fouquet, le Surintendant des Finances sera brisé à jamais !
Le pouvoir des parlements était très limité puisqu’il était interdit de présenter des remontrances avant l’enregistrement des ordonnances. Le roi s’entourait dans ses Conseils de représentants de la bourgeoisie, comblés d’honneurs, et de ce fait totalement soumis au pouvoir royal.
La première partie du règne de Louis XIV est marqué par de grandes réformes administratives, édits, ordonnances, le Code Louis en 1667, sorte de code civil, Code Criminel en 1670, Code Forestier, Edit sur les classes de la marine en 1669, ordonnance de commerce en 1673 et le Code Noir, en 1685 sur l’esclavage.
Puis, trop occupé par la guerre, Louis XIV laisse à Colbert les rênes de l’économie nationale. Colbert essaie de remettre les finances en ordre, mais toutes ces sages résolutions ne pourront tenir devant les exigences financières de Louis XIV concernant les dépenses militaires ou les dépenses de prestige, comme Versailles ou le mécénat des arts.
Les questions religieuses tiennent une place importante durant le règne de Louis XIV et sans doute la partie la plus négative de son règne. Voulant traiter les affaires religieuses comme des affaires d’Etat, il entretenait des rapports très tendus avec la papauté : il soutient le gallicanisme et l’Eglise de France réclame des libertés particulières vis-à-vis du Saint Siège.


En 1676, le conflit éclate avec le nouveau pape Innocent XI, lorsque deux évêques refusent de reconnaître le droit royal à disposer du revenu des évêchés. Finalement le roi cède, mais un autre point aura de graves conséquences : le roi signe à Fontainebleau en 1685 « l’édit portant révocation de l’édit de Nantes ». Cet acte aura pour conséquence la fermeture des temples, l’exil de plus de 200 000 personnes vers les pays protestants, puis des conflits intérieurs, « des dragonnades » , les Cévennes à feu et à sang, la révolte des Camisards en 1702. Enfin, Louis XIV fait détruire l’abbaye de Port-Royal en 1709.
Les points essentiels de la politique extérieure de Louis XIV sont le renforcement des défenses aux frontières, limiter la puissance des Habsbourg, s’assurer la neutralité des princes de Suède et de Savoie et conclure des alliances. Pour cela la première mesure fut la réorganisation de l’armée. Il confie cette tâche à Michel Le Tellier, puis au marquis de Louvois (qui est le fils de Michel Le Tellier).
Ainsi des mesures ont unifié l’organisation des armées : unification des soldes, pouvoir du ministère des armées sur les commandants en chefs qui disposaient de leurs hommes selon leur bon vouloir, réorganisation des approvisionnements pour éviter les trafics, création d’un tableau d’avancement pour les officiers.
L’Hôtel des Invalides a été créé pour les soldats infirmes. Ainsi Louis XIV dispose de l’armée la mieux organisée et la plus nombreuse de toute l’Europe. En temps de guerre, Louvois peut mettre 300 000 hommes à la disposition du pouvoir.

Louvois presente les invalides a Louis XIV

Les efforts se concentrèrent aussi sur la défense du territoire. C’est Vauban qui fit construire une véritable ceinture de fortifications riches en artillerie. La marine ne fut pas oubliée, des arsenaux royaux furent crées sous l’impulsion de Colbert pour construire des navires modernes. C’est ainsi qu’au cœur de l’arsenal, l’incroyable corderie royale de Rochefort, pouvait alimenter tous les vaisseaux en cordages. Une vraie marine de guerre alimentée par des compagnies de gardes maritimes s’organise, de sorte que la marine française peut rivaliser avec la flotte anglaise.

Passage du Rhin par l'armee de Louis XIV

Fort de cette armée puissante, Louis XIV va engager la France dans des guerres incessantes.
En 1665 le roi d’Espagne meurt. Aussitôt Louis XIV réclame pour sa femme la « dévolution » immédiate des Pays-Bas. En 1667, les 72 000 hommes de Turenne pénètrent en Flandre, ils enlèvent les places les plus importantes (prise de Lille). Pour prendre de vitesse la Triple-Alliance, alliance de la Hollande, l’Angleterre et la Suède, les combats sont menés en Franche-Comté qui est enlevée aux espagnols en quinze jours. C’est la signature de la paix d’Aix-la-Chapelle en mai 1668.

La guerre de Hollande et les brillantes victoires de Condé, Turenne sur terre, Vivonne et Duquesne sur mer, débouchèrent sur les traités de Nimègue (1678-1679) annexant la Franche-Comté, la Lorraine.

Louis XIV alterne victoires et défaites. Victoires pour Friedlingen en 1702, Eckeren en 1703, Denain en 1712, défaites de Höchstädt en 1704, Ramillies en 1706, Audenarde en 1708, Malplaquet en 1709. Ces guerres agrandissent le territoire, mais les défaites obligent aussi à abandonner Terre-Neuve, l’Acadie et le Canada...

Sa gloire et ses ambitions sont sans limites, le Roi-Soleil brille sur toute l’Europe, le roi du Siam lui envoie des émissaires, mais cette gloire l’aveugle, il ne voit pas les forces de haine qu’il déclenche en Europe, ni l’état de la France, exsangue, ruinée par les guerres et les famines successives.

Gens sous le regne de Louis XIV

La grandeur de la France et le prestige de son image poussent Louis XIV à mettre en place un véritable mécénat culturel. Il achète la manufacture des Gobelins en 1662, créé l’Académie des Inscriptions et Belles Lettres en 1663, l’Académie de Peinture et de Sculpture en 1664, l’Académie des Sciences en 1666, l’Académie d’Architecture en 1671, fait construire l’Observatoire de 1667 à 1672.

A Paris, il fait ériger la porte Saint-Martin, la place des Victoires et la place Vendôme. Le Bernin édifie la colonnade du Louvre en 1665. Tous ces projets supervisés par Colbert, avaient pour visées de faire de la culture française une référence universelle, et de Paris une capitale qui célébrerait la grandeur de son règne.
Pourtant, Louis XIV n’aime guère Paris et le Louvre : trop de mauvais souvenirs d’enfance s’y rattachent. Bientôt, les affaires de l’Etat se décideront à Versailles.

Porte st Martin

A l’origine, Louis XIII, avait fait construire un petit château de gentilhomme, rendez-vous de chasse, sur des terres marécageuses de Versailles. Il le fait agrandir par Philibert Le Roy. Le jeune roi Louis XIV demande à l’architecte qui avait travaillé sur le château de Nicolas Fouquet à Vaux-Le-Vicomte, Louis Le Vau de l’embellir, mais ce petit château devint trop étroit pour la gloire du Roi-Soleil !

Le Vau conçut un nouveau château, très différent du premier : de grandioses façades de pierres blanches encerclant les vieux bâtiments. A la mort de Le Vau, les travaux continuèrent sous les directives de François d’Orbay, puis de Jules-Hardouin Mansart. Un immense parc paysagé par Le Nôtre entoure bientôt le château et Versailles devient, avec toutes ses dépendances une véritable ville, une seconde capitale. Les travaux durèrent quarante ans !

Château de Versailles 


Le 6 mai 1682, Versailles devient la résidence officielle du roi et de sa cour. Tout y est pensé pour évoquer la puissance royale. Les grands artistes qui avaient décoré Vaux-Le-Vicomte se retrouvent à Versailles : Charles Le Brun, le grand peintre-décorateur, Le Vau l’architecte, Le Nôtre le paysagiste. Il faut y ajouter Antoine Coysevox le sculpteur, les frères Coustou, Pierre Mignard et Hyacinthe Rigaud. La chapelle fut le dernier chantier du règne de Louis XIV. Dessinée par Robert de Cotte, elle sera achevée en 1710.

La galerie des glaces décorée par Le Brun, mesure 73 m de long, 10,50 m de large, 12,30 m de haut. On peut y voir dix-sept fenêtres correspondant aux dix-sept arcades ornées de miroirs. Ces glaces, d’une taille exceptionnelle, furent réalisées par la manufacture de miroirs créée par Colbert. Elle est le symbole de la grandeur de Louis XIV.

Chapelle Royale Versailles


La cour vit là, dans un luxe inégalé : tourbillon de fêtes et de plaisirs, mais obéissant à une étiquette particulièrement rigide ponctuée par l’emploi du temps du roi. Tout comme le soleil, symbole choisi par Louis XIV, les courtisans assistent au lever, aux repas, au coucher du Roi-Soleil. L’approcher et être vu par le roi devient la préoccupation essentielle de la Cour. Dans cette débauche de luxe et d’or, des écrivains présentent leurs œuvres, le théâtre fait partie des réjouissances.

Molière, qui avait créé spécialement « les Fâcheux » pour la fête somptueuse donnée par Nicolas Fouquet à Vaux-Le-Vicomte, présente ses pièces au Roi, Corneille et Racine leurs tragédies. Avec Boileau, Racine est nommé historiographe du roi en 1677.

De grands écrivains enrichissent le siècle de Louis XIV : La Bruyère, Madame de Sévigné, Bossuet, Fénelon, La Fontaine, Saint Simon. La musique de Lully, directeur de l’Académie Royale de Musique en 1672 et de Charpentier illustrent les fêtes, des opéras sont créés, les ballets et spectacles de feux d’artifices accompagnent les carrousels et réceptions donnés aux souverains et ambassadeurs étrangers.


Basilique de Saint-Denis

Convoi conduisant Louis XIV à la Basilique de Saint-Denis. Depuis la mort de Marie-Thérèse, Louis XIV s’est secrètement marié à Madame de Maintenon, qui avait apporté une certaine austérité à la cour de Versailles. Elle influence le roi, le menant vers une pratique religieuse plus stricte. Les dernières années du règne de Louis XIV : furent assombries par des deuils à répétition : le décès du Grand Dauphin puis de son fils le duc de Bourgogne.


Il ne reste comme héritier direct qu’un arrière petit-fils de Louis XIV, Louis d’Anjou âgé de cinq ans à peine. Des défaites militaires, les famines, les caisses de l’Etat vidées par les dépenses de la Cour, affaiblissent le royaume.


Louis XIV sur son lit de mort

Le 10 août 1715, le roi ressent une terrible douleur à la jambe gauche. Fagon son médecin diagnostique une sciatique, lui donne du lait d’ânesse ! Les douleurs empirent, la gangrène gagne la jambe du roi.
Il appelle le dauphin, son arrière petit-fils et lui dit : " Mignon, vous allez être un grand roi, mais tout votre bonheur dépendra d'être soumis à Dieu et du soin que vous aurez de soulager vos peuples. Il faut, pour cela, que vous éviterez, autant que vous  le pourrez, de faire la guerre. C'est la ruine de mes peuples ; ne suivez pas le mauvais exemple que je vous ai donné en cela. J'ai souvent entrepris la guerre trop légèrement et l'ai soutenu par vanité ; ne m'imitez pas, mais soyez un prince pacifique et que votre principale occupation soit de soulager vos sujets." Le 1er septembre,  comme le décrit le marquis de Breteuil, le roi est mort (ce matin) à huit heures un quart et demie et il a rendu l'âme sans aucun effort, comme une chandelle qui s'éteint. Ainsi commence le règne du roi Louis XV alors âgé de cinq ans.    

Après une longue agonie, épuisé, Louis XIV meurt à Versailles le dimanche 1er septembre 1715 à l’âge de 77 ans

lundi 3 octobre 2011

L’abbaye de Westminster




L’abbaye de Westminster, à deux pas de Big Ben, est l’église la plus connue de Londres. Pratiquement tous les couronnements des monarques anglais (à l’exception d’Édouard V et d’Édouard VIII) ont eu lieu au sein de cette abbaye. C’est aussi le lieu de sépulture de la plupart des rois et reines d’Angleterre, ainsi que des hommes et des femmes célèbres.
N’eût été l’idée d’Edouard le Confesseur d’ordonner sa réalisation à l’effigie de Saint-Pierre, l’Abbaye de Westminster n’aurait sans doute pas vu le jour. Ce dernier eut la chance de voir le fruit de ses efforts avant de rendre l’âme. Ceci eut lieu en 1065 au 28e jour du mois de Décembre. L’Abbaye de Westminster porte encore la marque hommes religieux bénédictins et de la reine Elisabeth Ire (changement de statut en 1560…).


Temple religieux, l’Abbaye de Westminster devint dès lors un passage obligé pour tout roi devant accéder au trône. Saviez que c’était là que Guillaume le Conquérant, régent de Normandie, y reçut le sacre ? Ce fut aussi le cas de tous les autres rois qui vinrent après lui.
Certains mêmes y reposent encore à l’instar de ces personnalités qui marquèrent l’Angleterre de leur empreinte. Vous rappelez-vous les temps forts du mariage du roi Charles et de Lady Diana ? Si cette célébration a eu lieu à la cathédrale Saint-Paul de Londres, c’est cependant l’Abbaye de Westminster qui accueillit les funérailles de la princesse.
Si vous avez la passion des lettres, le détour vaudra le coup au niveau du « coin des poètes » de l’Abbaye érigé en l’honneur des plus belles plumes de ce territoire de la Grande Bretagne.


 Le « coin des poètes » fait honneur aux écrivains du royaume.
Son vrai nom est l’église collégiale de Saint Pierre. Nommée par la suite Westminster, qui signifie « abbaye de l’ouest », car elle se situait à l’ouest de la City (en opposition à Eastminster, monastère cistercien qui se trouvait à l’est, au-delà de la tour de Londres).


Sa construction commença pendant le XIe siècle, sous Henri III par le roi anglo-saxon Édouard le Confesseur qui décida de construire une abbaye dédiée à l’apôtre saint-Pierre. Elle fût consacrée le 28 décembre 1065, peu avant la mort du souverain. En décembre 1066, l’Angleterre est envahie par le duc de Normandie Guillaume le Conquérant, qui se fait couronner roi d’Angleterre dans l’abbatiale. Au XIIIe siècle, Henri III décide de suivre la mode architecturale et fait reconstruire l’église dans le style gothique.

Entre 1503 et 1519, sous les règnes d’Henri VII et d’Henri VIII, fut construit la Lady Chapelle, appelée de nos jours la chapelle Henri VII. Cette partie de l’abbaye est influencée par le style Renaissance et des artistes italiens y apposèrent leur touche, comme le sculpteur Torrigiano.


En 1540, les moines bénédictins sont contraints de quitter le monastère, dans le contexte de la réforme anglicane. Vingt ans plus tard, Élisabeth Ire refonde le monastère en lui donnant un statut différent. L’abbaye de Westminster est classée comme patrimoine mondial par l’UNESCO.

Big Ben



Big Ben, la cloche de 14 tonnes qui sonne les heures, dont le nom rend hommage à Benjamin Hall, entrepreneur du Palais en 1958 et Le Palais de Westminster qui abrite la Chambre des Communes et des Lords depuis 1512
Le réglage de Big ben est effectué au moyen d’une pièce d’un penny. Le principe est simple, pour la faire retarder, on ajoute une pièce et on fait l’inverse pour la faire avancer.
Le Big Ben est l’un des meilleurs points de repère connu de Londres. Cette Tour est attendue surtout la nuit car elle est très spectaculaire lorsqu’elle illumine les visages par sa lumière. Vous savez, même lorsque le Parlement est en session, parce qu’une lumière brille au-dessus du cadran de l’horloge.


Elle mesure 4,25 mètres de long située dans la Tour de l’Horloge (Clock Tower) du Palais de Westminster, le siège du parlement britannique. La hauteur de la tour est de 96,3 mètres. Le Big Ben est un excellent garde-temps, qui est rarement interrompu.
Le nom de Big Ben ne fait référence à l’horloge de la tour en elle-même, mais à la cloche de treize tonnes accroché à l’intérieur. La cloche a été nommée d’après le premier commissaire des travaux, Monsieur Hall.


Cette cloche était originaire de l’ancien Palais de Westminster, il a été donné au doyen de Saint-Paul par William III. Avant de revenir accrocher dans sa résidence actuelle à Westminster, il a été remodelé à White Chapel en 1858.

La nuit du 10 mai 1941, une attaque aérienne a détruit le bâtiment du Parlement, provoquant des flammes aussi hautes que la tour de l’horloge. La partie sud du cadran a été cassée, alors que l’ouvrage en pierre a été endommagé, mais l’horloge n’a pas raté une seconde.

Il existe même des cellules dans la tour de l’horloge où les membres du Parlement peuvent être emprisonnés pour une violation du privilège parlementaire, même si cela est rare, le dernier cas a été enregistré en 1880.
La tour n’est pas ouverte au grand public, mais ceux ayant un «intérêt spécial» ont droit à une visite au sommet de la tour d’horloge grâce à leur local.




jeudi 1 septembre 2011

Histoire Napoléon III




Napoléon III 1863

Le 9 janvier 1873, mourait en Grande Bretagne, Napoléon III.
Détesté des uns, adulé des autres. Aucun Chef d'Etat français n'aura autant été critiqué, calomnié, tourné en dérision par les caricatures parues dans les tabloïdes de l'époque.
Pour beaucoup d'entre nous, c'est le Prince-Président, le Coup d'Etat du 2 décembre 1851, le développement industriel de la France et, enfin, la défaite de Sedan. Certains évoqueront l'aménagement de Paris et d'autres les « Folies Offenbach ».


Napoléon III, c'est, certes, tout cela ; mais, c'est aussi pêle-mêle, le rattachement de la Savoie et du Comté de Nice à la France, le droit de grève, le progrès de l'instruction publique, le suffrage universel et une véritable politique sociale.Une histoire grandiose
Loin du portrait du gouvernant autoritaire, prônant l'ordre moral et « mesurant » la liberté de la presse, qui était vraiment Louis-Napoléon Bonaparte ?

Fils de Roi, neveu d'Empereur, premier Président de la République et dernier souverain régnant de notre histoire. Figure majeure du 19ème siècle, il en incarne l'esprit, la diversité, les contradictions.
Homme de réflexion et d'action, romantique et réaliste, autoritaire et libéral, apôtre de la paix et fauteur de guerre. Complexe, il a longtemps été incompris.



Le 20 avril 1808, au Château des Tuileries, à Paris, Hortense de Beauharnais, fille de l'Impératrice Joséphine, met au monde un petit garçon : Charles Louis-Napoléon. Son père, Louis Bonaparte est Roi de Hollande.
La défaite de Waterloo et l'exil de son oncle à Sté Hélène va forger la destinée du jeune homme.
La loi du 1er janvier 1816, bannissant tous les « Bonaparte » du territoire français, lui fait connaître son premier exil. Sa mère, la Reine Hortense, s'installe en Suisse avec ses deux fils . Elle y élèvera ses garçons dans le culte de leur oncle et dans la certitude de la vocation dynastique.
Volontaire, passionné, peut-être même, un rien aventureux, il participe très jeune à des actions politiques.

Il élabore un programme politique et organise des réseaux, en France, en vue de sa prise de pouvoir.

Il reprendra les grandes lignes de ce programme, basé sur le césarisme démocratique dans « Les Idées Napoléoniennes » parues en 1839.
Si cette tentative est un échec, elle a cependant fait connaître le Prince Louis-Napoléon, héritier du bonapartisme.


Mais le Prince ne reste pas longtemps outre-Atlantique. Dès 1838, il rentre en Europe et se réinstalle en Suisse, au château d'Arenberg.

Louis-Napoléon Bonaparte décide de se présenter aux élections de juin 1848.
Cinq candidats entrent en lice : Cavaignac, Lamartine, Ledru-Rollin, Raspail et… Louis-Napoléon Bonaparte.

Ce dernier apparaît, aux yeux de ses rivaux, trop insignifiant pour être dangereux. Le résultat du scrutin leur prouvera le contraire.
Le Prince est élu avec près de 75 % des suffrages (5 464 000 voix), issus principalement du Parti de l'Ordre.


2 décembre 1851 : soit 47 ans, jour pour jour après le sacre de Napoléon 1er, la France, en se réveillant, apprend par voie d'affiches, « au peuple » et « à l'armée », la dissolution de l'Assemblée et du Conseil d'Etat, le rétablissement du suffrage universel et la convocation des électeurs en vue d'un plébiscite.
La transformation de Paris en grande capitale européenne et mondiale est confiée au Baron Haussmann. Elle va modeler le visage du Paris du XXème siècle.Napoléon III s'est toujours intéressé à la condition ouvrière.
Pour venir en aide aux plus démunis, des mesures d'assistance sont mises en place. Les premiers systèmes de retraite et d'assistance-handicap voient le jour.
La création de crèches et de maisons de retraite complète cette politique sociale.
Enfin, pour permettre à ceux qui travaillent dans les usines de posséder un logement décent, les cités ouvrières sont construites.





L’Empereur souffre d'une maladie urogénitale, « la maladie de la pierre » comme on l'a nommé alors (dont les causes sont de douloureux calculs). Abruti par l'absorption massive de l'opium qui soulage ses douleurs, il devient de plus en plus influençable et abandonne petit à petit le pouvoir à son entourage.



En mars 1871, l'Empereur déchu s'exile en Angleterre. Il rêve encore d'un coup d'état, mais une opération de la vessie met fin à ses projets.
Le 9 janvier 1873, Louis-Napoléon Bonaparte meurt à Chiselhurt (aujourd'hui Browley).



Durant des décennies, on mit l'accent sur les méfaits du second Empire, soulignant notamment l'autoritarisme du « despote médiocre et sans scrupules », dixit Victor Hugo.
Il faudra attendre un siècle et le Général de Gaulle pour que l'élection du Président de la République se fasse, à nouveau, au suffrage universel.



Histoire Napoléon III




Napoléon III 1863

Le 9 janvier 1873, mourait en Grande Bretagne, Napoléon III.
Détesté des uns, adulé des autres. Aucun Chef d'Etat français n'aura autant été critiqué, calomnié, tourné en dérision par les caricatures parues dans les tabloïdes de l'époque.
Pour beaucoup d'entre nous, c'est le Prince-Président, le Coup d'Etat du 2 décembre 1851, le développement industriel de la France et, enfin, la défaite de Sedan. Certains évoqueront l'aménagement de Paris et d'autres les « Folies Offenbach ».


Napoléon III, c'est, certes, tout cela ; mais, c'est aussi pêle-mêle, le rattachement de la Savoie et du Comté de Nice à la France, le droit de grève, le progrès de l'instruction publique, le suffrage universel et une véritable politique sociale.Une histoire grandiose
Loin du portrait du gouvernant autoritaire, prônant l'ordre moral et « mesurant » la liberté de la presse, qui était vraiment Louis-Napoléon Bonaparte ?

Fils de Roi, neveu d'Empereur, premier Président de la République et dernier souverain régnant de notre histoire. Figure majeure du 19ème siècle, il en incarne l'esprit, la diversité, les contradictions.
Homme de réflexion et d'action, romantique et réaliste, autoritaire et libéral, apôtre de la paix et fauteur de guerre. Complexe, il a longtemps été incompris.



Le 20 avril 1808, au Château des Tuileries, à Paris, Hortense de Beauharnais, fille de l'Impératrice Joséphine, met au monde un petit garçon : Charles Louis-Napoléon. Son père, Louis Bonaparte est Roi de Hollande.
La défaite de Waterloo et l'exil de son oncle à Sté Hélène va forger la destinée du jeune homme.
La loi du 1er janvier 1816, bannissant tous les « Bonaparte » du territoire français, lui fait connaître son premier exil. Sa mère, la Reine Hortense, s'installe en Suisse avec ses deux fils . Elle y élèvera ses garçons dans le culte de leur oncle et dans la certitude de la vocation dynastique.
Volontaire, passionné, peut-être même, un rien aventureux, il participe très jeune à des actions politiques.

Il élabore un programme politique et organise des réseaux, en France, en vue de sa prise de pouvoir.

Il reprendra les grandes lignes de ce programme, basé sur le césarisme démocratique dans « Les Idées Napoléoniennes » parues en 1839.
Si cette tentative est un échec, elle a cependant fait connaître le Prince Louis-Napoléon, héritier du bonapartisme.


Mais le Prince ne reste pas longtemps outre-Atlantique. Dès 1838, il rentre en Europe et se réinstalle en Suisse, au château d'Arenberg.

Louis-Napoléon Bonaparte décide de se présenter aux élections de juin 1848.
Cinq candidats entrent en lice : Cavaignac, Lamartine, Ledru-Rollin, Raspail et… Louis-Napoléon Bonaparte.

Ce dernier apparaît, aux yeux de ses rivaux, trop insignifiant pour être dangereux. Le résultat du scrutin leur prouvera le contraire.
Le Prince est élu avec près de 75 % des suffrages (5 464 000 voix), issus principalement du Parti de l'Ordre.


2 décembre 1851 : soit 47 ans, jour pour jour après le sacre de Napoléon 1er, la France, en se réveillant, apprend par voie d'affiches, « au peuple » et « à l'armée », la dissolution de l'Assemblée et du Conseil d'Etat, le rétablissement du suffrage universel et la convocation des électeurs en vue d'un plébiscite.
La transformation de Paris en grande capitale européenne et mondiale est confiée au Baron Haussmann. Elle va modeler le visage du Paris du XXème siècle.Napoléon III s'est toujours intéressé à la condition ouvrière.
Pour venir en aide aux plus démunis, des mesures d'assistance sont mises en place. Les premiers systèmes de retraite et d'assistance-handicap voient le jour.
La création de crèches et de maisons de retraite complète cette politique sociale.
Enfin, pour permettre à ceux qui travaillent dans les usines de posséder un logement décent, les cités ouvrières sont construites.





L’Empereur souffre d'une maladie urogénitale, « la maladie de la pierre » comme on l'a nommé alors (dont les causes sont de douloureux calculs). Abruti par l'absorption massive de l'opium qui soulage ses douleurs, il devient de plus en plus influençable et abandonne petit à petit le pouvoir à son entourage.



En mars 1871, l'Empereur déchu s'exile en Angleterre. Il rêve encore d'un coup d'état, mais une opération de la vessie met fin à ses projets.
Le 9 janvier 1873, Louis-Napoléon Bonaparte meurt à Chiselhurt (aujourd'hui Browley).



Durant des décennies, on mit l'accent sur les méfaits du second Empire, soulignant notamment l'autoritarisme du « despote médiocre et sans scrupules », dixit Victor Hugo.
Il faudra attendre un siècle et le Général de Gaulle pour que l'élection du Président de la République se fasse, à nouveau, au suffrage universel.